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Ventes de 1949 à 1955
Après la seconde guerre mondiale, acheter une voiture américaine en France représente un réel tour de force. Afin de reconstituer son stock de devises, la France limite en effet au maximum ses importations de biens payables en devises étrangères et trois leviers sont actionnés pour atteindre cet objectif.
Jusqu’au milieu des années 1950, il est ainsi quasiment impossible d’acheter une voiture étrangère en francs : le client éventuel doit disposer d’un compte spécial crédité en devises. Seuls quelques modèles américains assemblés en Belgique ou aux Pays-Bas peuvent, dans le cadre d’accords douaniers très restrictifs[1], être négociés dans la monnaie nationale. Ce verrou saute progressivement et à partir de 1956, n’importe quelle voiture étrangère peut être commandée en la réglant en francs.
L’administration détermine également pour chaque pays un contingent annuel global de voitures susceptibles d’être importées. Pour l’année 1955, ce contingent est fixé à 4.600 voitures américaines.
Enfin, les taxes qui frappent les voitures américaines atteignent environ 60% du prix de vente. Ainsi, une simple Chevrolet Bel Air est affichée à plus de 2 millions de francs, soit le prix d’une Jaguar ou d’une Mercedes quand les modèles français de la classe supérieure, comme la Renault Frégate ou la Simca Versailles valent moins d’un million. Quant à la Cadillac Série 62, son prix atteint près de 3,8 millions.
Pourtant, entre 1949 et 1955, alors que le marché du neuf français bondit de 261%, le marché des voitures américaines connaît une progression encore plus forte de 380%. Sa part de marché passe ainsi de 0,84% à 1,12%.
Année | Total du marché | Total des américaines | Evolution | Part de marché |
1949 | 114 060 | 960 | 0,84% | |
1950 | 173 100 | 1 725 | + 80% | 1,00% |
1951 | 224 009 | 1 881 | + 9% | 0,84% |
1952 | 284 665 | 1 941 | + 3% | 0,68% |
1953 | 283 426 | 2 011 | + 4% | 0,71% |
1954 | 327 383 | 3 286 | + 63% | 1,00% |
1955 | 411 290 | 4 611 | + 40% | 1,12% |
Prix de quelques modèles sur le marché français en 1955 :
Modèle | Tarif en 1955 | Equivalent en 2017 |
Ford Fairlane berline 4 portes | 2.090.000 F | 86.000 € |
Chevrolet Bel Air berline 4 portes | 2.170.000 F | 90.000 € |
Buick Special berline 4 portes | 2.560.000 F | 105.000 € |
Chrysler New Yorker berline 4 portes | 3.500.000 F | 145.000 € |
Cadillac Série 62 berline 4 portes | 3.753.000 F | 155.000 € |
Packard Carribean cabriolet | 4.300.000 F | 180.000 € |
Comparaison avec des modèles européens :
Modèle | Tarif en 1955 | Equivalent en 2017 |
Renault Frégate Amiral | 850.000 F | 35.000 € |
Simca Versailles | 889.000 F | 36.000 € |
Jaguar Mk VII berline | 2.180.000 F | 90.000 € |
Mercedes-Benz 300 limousine | 3.250.000 F | 135.000 € |
Bentley Type s berline | 5.200.000 F | 215.000 € |
[1] Le traité de Rome instituant la Communauté Economique Européenne (CEE) entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas et visant à réduire les restrictions douanières est signé le 25 mars 1957 et entre en vigueur le 14 janvier 1958.