Occasions en 2012

Sur un marché de l’occasion en léger retrait (-1,3%) à 5,371 millions de véhicules, les mutations[1] de voitures américaines restent très marginales avec 0,6% de part de marché, ce qui représente 31.472 unités[2]. Sur ce total, 2.062 sont des occasions de moins d’un an (soit 6,5%). A l’image du marché des véhicules neufs, les SUV (4x4 et monospaces) se taillent la part du lion (80%), loin devant les coupés (12%) et les berlines (8%). Faisons donc un petit inventaire de ce marché particulier.

Propos préliminaires.

En préambule, il convient de préciser que les statistiques recueillies cumulent les véhicules d'occasion d'origine française et les véhicules d'occasion importés. Malheureusement, les chiffres ne distinguent pas les différents pays d'importation. Ainsi, si 631 véhicules ont été importés des Etats-Unis et du Canada [3] en 2012, les données relatives à chaque modèle ne sont pas disponibles. En outre, les statistiques ne détaillent pas les différentes générations d’un même modèle ; à titre d'exemple, le résultat de la Chevrolet Corvette englobe ceux des six générations du modèle depuis 1953. D'autre part, elles ne distinguent pas non plus les différentes carrosseries d'un modèle ; le résultat de la Ford Torino comprend aussi bien des berlines, des breaks et des coupés. Par ailleurs, pour ce qui concerne les Chrysler 300/Lancia Thema, seules les ventes des Thema de moins d’un an ont été comptabilisées (les Fiat Freemont et Lancia Voyager n’ayant pas eu de prédécesseurs éponymes dans les gammes italiennes, leurs résultats sont inclus dans ceux des Dodge Journey et Chrysler Grand Voyager). Enfin, de façon à mieux tenir compte de leurs origines, les modèles rebadgés ont été rassemblés sous leur marque d’origine, ainsi de la Chevrolet Alero pour Oldsmobile, du Chevrolet Trans Sport pour Pontiac et de la Ford Probe pour Mercury.

Un marché calqué sur celui du neuf.

En 2012, le marché de l’occasion français a donc enregistré les mutations de 55 modèles américains provenant de 12 divisions des 3 grands groupes. Conséquence directe des ventes en neuf, Chrysler caracole en tête avec 27.103 unités, soit 86% du marché, devant GM (2.703 unités, 9%) et Ford (1.666 unités, 5%). Le classement par marque confirme cette domination avec Chrysler à la première place (12.146 unités), suivi de Jeep (11.968 unités) et Dodge (2.989 unités). Chevrolet (1.666 unités) est juste devant Ford (1.293 unités), et très loin devant Mercury (354), Pontiac (321 unités), Cadillac (301 unités) et Hummer (279 unités). Les dernières places du classement sont occupées par Buick (99 unités), Oldsmobile (37 unités) et Lincoln (19 unités). Enfin, le classement par modèles fait la part belle aux Jeep (Cherokee, Wrangler, XJ[4]) et aux monospaces Chrysler (Grand Voyager et PT Cruiser). La première berline est la Chrysler 300 à la 6° place[5], tandis que le duo Corvette-Mustang prend les 11° et 12° places. Les Chevrolet Bel Air (1953-1975) et les Ford Torino (1968-1976) ferment la marche avec respectivement 8 et 7 unités[6]. Par catégories de modèles, les 4x4 représentent 41% des mutations, les monospaces 39%, les coupés 13% et les berlines 8%.

Véritables anciennes et fausses neuves.

De façon logique, le marché est structuré entre les occasions récentes (avec un volume estimé à 80%, soit environ 26.000 unités de moins de 20 ans), les "youngtimers" (16%, soit environ 5.200 unités entre 20 et 30 ans) et les anciennes (4%, soit environ 1.200 unités de plus de 30 ans). Le marché des occasions de moins d'un an est intéressant à comparer à celui des véhicules neufs. En effet, la plupart de ces occasions sont des véhicules immatriculés au sein des réseaux, que ce soit comme véhicules d'essais, comme véhicules de direction, ou comme véhicules que les employés peuvent acquérir à des conditions particulières[7]. En tout, ce marché représente 31% des achats des modèles récents[8], dont 10% des Chevrolet Malibu, 20% des Chevrolet Camaro, 25% des Chrysler Grand Voyager/Lancia Voyager, 32% des Dodge Journey/Fiat Freemont, 33% des Cadillac CTS, 34% des Chrysler 300/Lancia Thema, 35% des Jeep Cherokee, 41% des Jeep Compass et 51% des Chevrolet Volt. Certains modèles sont même plus recherchés en occasion de moins d'un an qu'en neuf, à l'exemple de la Ford Mustang (41 mutations de moins d'un an pour 10 immatriculations en neuf)[9] !

Une pointe de passion sous un pragmatisme de bon ton.

Avec une part de marché près de deux fois plus élevée que dans le neuf, et un volume presque 5 fois plus élevé, le dynamisme du marché des voitures américaines d'occasion prouve l'intérêt des français à l'égard des productions d'outre-atlantique, quand elles sont abordables financièrement ! Comme sur le marché du neuf, les 4x4 et les monospaces représentent 80% des mutations. L'aspect utilitaire, que ce soit en place à bord ou en capacité de franchissement, reste le critère déterminant pour les 23 modèles concernés. Mais les 20% restants, qui équivalent pratiquement au volume du marché neuf, regroupent 32 modèles de voitures destinés d'abord à se faire plaisir, preuve de l'éclectisme des amateurs. La Chrysler 300 occupe la première place de ce segment, devant le duo Corvette/Mustang au coude à coude ; à elles seules, ces trois voitures représentent la moitié de ce segment. Parmi les 29 modèles restant, il est au final assez logique d’assister à l’émergence du mouvement des youngtimers, et au déclin de plus en plus marqué des anciennes, désormais entrées en collection.

 

[1] Est considéré ici comme mutation tout changement de propriétaire d'un véhicule déjà immatriculé.

[2] Un résultat proche de celui de la Mercedes Classe A (31.480 unités) à la 44° place d’un classement de 838 modèles.

[3] Pays d'importation logique, mais il ne faut pas oublier que les importations d'américaines peuvent venir de tout autre pays.

[4] C'est-à-dire les Cherokee de 1984/1996 et de 1997/2001.

[5] Avec cependant 43% de versions break (690 unités).

[6] Les statistiques disponibles ne détaillent pas les mutations de moins de 6 véhicules.

[7] Généralement à un tarif réduit de 20% à 30%, avec l'obligation de conserver le véhicule pendant un délai minimal de 4 à 6 mois.

[8] Calcul effectué en divisant le nombre de véhicules d'occasion par le nombre de véhicules neuf de la même année.

[9] Le résultat est encore plus surprenant en le cumulant aux ventes neuves de 2011 (19 unités).